Pourquoi le français souffre d’un déficit d’image en France, et plus généralement dans le monde occidental ? Pourquoi lui préfère-t-on bien souvent l’anglais ? Comment se fait-il, par exemple, que l’on connaisse en France la chanteuse colombienne Shakira par l’intermédiaire de sa carrière aux États-Unis en anglais, alors qu’elle chantait d’abord en espagnol ? On pourrait également se poser la question pour l’économiste français Thomas Piketty, dont la reconnaissance américaine a propulsé sa carrière. Doit-on attendre que quelqu’un qui s’exprime dans une langue autre que l’anglais soit reconnu aux États-Unis pour s’y intéresser ?
Voici quelques pistes de réflexions que j’ai développées après avoir pris connaissance d’un reportage sur la Russie.
Le russe en Russie ? Shocking !
Un article intéressant chez nos confrères de l’AFRAV : le 31 janvier, un reportage de France 2 présentait des étudiants français en Russie. Le journaliste parle d’un « écueil de taille » : la langue russe. Personnellement, cette remarque ne me choque pas : parler une langue étrangère est difficile. Mais cela prend un tout autre éclairage lorsqu’on entend la remarque d’un étudiant comme quoi dans les grandes mégalopoles (il cite Londres, New-York), « on va tout voir en anglais, tout comprendre tout de suite » (le lien de cause à effet est implicite) et de rajouter « qu’en fait, on se rend vite compte, en fait tout est en russe ici ». On est d’accord : apprendre une langue étrangère, c’est difficile, mais on est surpris par la suite : c’est d’autant plus difficile que l’environnement n’est pas anglophone à Moscou, comme si cela était surprenant. Cette remarque innocente révèle quelque chose de plus profond quant à notre vision de la langue anglaise.
Analysons : ce petit reportage met le doigt sur quelque chose qui paraîtrait évident maintenant, à savoir que l’on s’attend lorsque l’on va « à l’étranger », à pouvoir vivre au quotidien grâce à l’anglais. Et c’est un peu vrai.
Pour l’avoir lu, entendu, j’imagine que si je vais en Suède, aux Pays-Bas, en Allemagne, ou dans un pays d’Europe de l’Est, je pourrais toujours parler en anglais. Que quelque part, dans tous les pays qui nous sont proches culturellement parlant, on peut se débrouiller en anglais. J’avais été au Brésil, et j’ai toujours réussi à parler anglais avec quelqu’un et à me faire comprendre (même si beaucoup ne parlaient pas anglais). Dans le groupe de jeunes que j’ai rencontré, on écoutait du métal anglais, et plein d’autres groupes anglais, parfois les mêmes que j’avais pu connaître. La jeune génération semble pas mal américanisée, contrairement à la génération des 40 ans et plus. Ça m’avait surpris sur le moment, surtout par l’ampleur du phénomène, parce que j’imaginais bien qu’ils devaient aussi écouter des musiques américaines. On a l’impression que où que l’on aille, il y a des gens qui écoutent Jennifer Lopez, les Pink Floyd, David Bowie ou Birdy. Il y a un centre culturel du monde (ou en tout cas d’un monde) : New-York, Londres, Hollywood, par lesquels il faut passer pour s’adresser au reste du monde dans une langue en particulier : l’anglais. C’est ce qu’ont bien compris de nombreux groupes de musique français (Daft Punk, Phoenix, pour ceux qui ont réussi) mais aussi des cinéastes. Autrefois, en France, on montait à Paris pour se faire connaître. Maintenant c’est toujours le cas, mais on peut aussi monter à New York, Londres ou Hollywood (Marion Cotillard) en plus, comme si c’était une capitale au-dessus de Paris ou en plus de Paris. L’inverse n’est cependant pas vrai.
La Russie, un pays réellement étranger
Mais là, en Russie, on pourrait avoir l’impression d’être vraiment dans un pays étranger. Car si on y réfléchit, depuis presque 20 ans officiellement (Allègre) et sans doute 40-50 ans officieusement, l’anglais est devenu une langue d’apprentissage obligatoire en France. Cela a donc favorisé la circulation d’idées, de produits culturels du monde anglophone vers la France, et un peu dans le sens inverse, si bien qu’on aurait presque l’impression d’être un peu chez soi dans les pays où l’on parle anglais, car les 3/4 des Français arriveraient à se faire comprendre dans ces pays, suffisamment pour ne pas se perdre ou ne pas mourir de faim dans le pire des cas. L’exemple de la Russie, que je ne connais pas bien, est néanmoins intéressant, il nous renvoie à notre familiarité avec le monde anglo-saxon qui nous paraît normale, qui « coule de source » parce qu’on a baigné dans une atmosphère anglophone depuis tout petit. On en partage les codes, la culture, nous sommes quelque part des Franco-Américains. La Russie, par contraste, semble renvoyer une image où nous devons nous adapter, comprendre comment la société fonctionne. Si l’on entendait la moitié des musiques à la radio en russe, on aurait une drôle d’impression, comme si un nouveau monde surgissait chez nous.
En témoigne ainsi, dans un autre registre, notre incompréhension face à la situation ukrainienne. Je pense que la nouvelle génération de Français et de politiciens français au pouvoir, ont moins le sens de l’histoire, et ne se mettent pas à la place du peuple Russe (alors qu’ils le font pour le peuple américain) : le bannissement du russe de certaines provinces russophones était une aberration au vu de la situation sur le terrain et de l’équilibre géopolitique, l’extension de l’OTAN à l’Ukraine pouvait être vécue comme une provocation ; on pourrait remonter à la situation en ex-Yougoslavie, où on s’est aligné sur les Américains et où l’on a fait abstraction de la complexité de l’histoire locale (soutien de la Russie à la Serbie) alors que notre tradition nous aurait plutôt incliné à trouver une porte de sortie honorable pour les Serbes. J’ai parfois l’impression qu’on ressemble de plus en plus à ce que j’entendais dénoncer quand j’étais jeune : on parlait des Américains qui faisaient n’importe quoi en Irak, en Afghanistan, en Yougoslavie, qui ne comprenaient rien à la complexité de l’Histoire. Ils réagissaient par rapport à leurs intérêts immédiats, et surfaient sur l’émotion. Je me souviens de la stupéfaction quand Bush fils est arrivé au pouvoir. Quelqu’un de bon dans l’argumentaire, dans l’expression du ressenti, en phase avec l’émotion, mais sans l’épaisseur et la tempérance qu’apporte le poids de l’histoire. Bref : un religieux, un illuminé. Il y a un attentat ? On attaque (et ça nous arrange pour des histoires de pétrole), quitte à brusquer et froisser la moitié des gouvernements de la planète.
Indépendance militaire : une influence sous-estimée sur l’attractivité des langues
Revenons donc à la Russie : qu’est-ce qui fait, peut-être, que l’anglais semble avoir moins de prises dans ce pays ? Imaginons où les armées des États-Unis peuvent intervenir : à peu près partout dans le monde, cela ne poserait pas de problèmes, on imagine une entente possible avec les gouvernements locaux, mais on aurait du mal à imaginer les armées américaines intervenir en Russie, en Sibérie (en Ukraine) … sans qu’il y ait de graves problèmes. Pourquoi la Russie ? Parce qu’ils sont attachés à leur souveraineté et qu’ils n’acceptent pas de perdre leur âme, leur pouvoir de décider ce qui leur semble juste selon leurs intérêts, et qu’ils s’en donnent les moyens.
L’impression que cela me donne, c’est que la souveraineté militaire, la volonté de puissance, agissent comme un rempart contre la diffusion de l’anglais, ou plus généralement, contre la diffusion d’une langue étrangère à la communauté qui affirme ainsi sa singularité. Ainsi au Québec, on sent que la volonté de défendre le français s’exprime, on sent qu’il y a une volonté de résister à une homogénéisation, qui s’explique par le fait qu’on sait que les Canadiens anglophones ne défendront pas ces droits si les francophones ne les demandent pas. Par contre, en France, on a l’impression que la diffusion de l’anglais est inéluctable, qu’elle se fait à petit pas et que la loi entérine des états de fait. Ainsi, Allègre qui a déclaré que tous les Français devaient apprendre l’anglais à l’école n’a fait que rendre officiel quelque chose qui était déjà presque généralisé. Idem pour la loi Fioraso.
Le lent déclin de la France et du français : tentative d’explication
Jusque dans les années 60, la voix de la France pesait. Que s’est-il passé ? La France est sortie exsangue de deux guerres mondiales, elle a du accepté le plan Marshall, elle a renoncé ou perdu les colonies qu’elle avait, sa population représente une part de plus en plus faible de la population mondiale. En plus de cela, les industries culturelles américaines ont submergé le monde, tirant parti de l’affaiblissement des pays d’Europe pour placer leurs produits culturels. Maintenant, chaque pays d’Europe a une double culture : la sienne et celle des États-Unis. Un peu comme les régions et leurs dialectes ont coexisté avec le français de Paris et son industrie culturelle jusqu’à fusionner avec : les « provinciaux » montaient à Paris faire carrière car c’est à Paris que se trouvaient les décideurs et les industries culturelles qui permettaient aux artistes de faire carrière. Cela amène donc à adopter les codes de l’endroit où l’on fait carrière.
Aujourd’hui, on peut ainsi voir des films américains parler de la France et de sa culture : Marie-Antoinette, Tintin (par Spielberg)… les acteurs ne sont généralement pas français, la langue utilisée est l’anglais. Ceci dit, on parle de la France : la culture et l’histoire française fusionnent avec d’autres histoires dans un grand syncrétisme américain qui trie l’histoire selon ce qui l’a touchée, la produit et la distribue ensuite à travers le monde. Ainsi, la culture française se propage un petit peu par les traductions d’un pays à l’autre, d’une langue à l’autre, mais pour tout ce qui est culture populaire (sauf quelques exceptions comme Houellebecq), elle passe par une escale américaine. Par petites touches, on a l’impression que la France devient une subdivision d’un monde plus vaste dans lesquelles les frontières s’abolissent et qui a pour capitale New-York ou Hollywood. Dans un sens, on peut se dire que c’est tant mieux, car ce qui permet la compréhension et le rapprochement des peuples est une bonne chose. L’industrie du cinéma se fait à Hollywood, à l’avenir elle pourrait se faire ailleurs et donner un débouché à l’expression culturelle du même groupe de pays. Quelque part, les États-Unis sont aussi une sous-division du même ensemble, mais ils l’influencent plus du fait du nombre de locuteurs / utilisateurs / consommateurs qui infléchissent forcément l’orientation des producteurs. Face à un marché de 400 millions d’anglophones sur un marché occidental d’environ 800-900 millions de personnes, c’est facilement compréhensible, même si l’on peut avoir du mal à s’y résoudre : la loi du plus nombreux homogénéise les minorités et gomme leurs différences en faveur de la majorité. La France semble donc condamnée à être une province de l’Occident : elle bénéficie des mêmes droits et du même confort que les autres pays, mais beaucoup de décisions se prennent ailleurs. C’est normal dans un sens : on ne peut pas, nous Français, décider pour les autres ou se refermer et ne décider que pour nous. On peut néanmoins choisir l’ensemble auquel on choisit d’appartenir.
Alors que chaque pays avait sa capitale, il y a maintenant une capitale des capitales. C’est comme si l’on avait rajouté une strate à la hiérarchie du monde : cela nous relègue à un degré inférieur. Auparavant les bassins de population (espace dans lequel on pouvait vivre toute sa vie) correspondaient à un canton, une région / duché, puis un pays, maintenant, c’est presque à l’échelle du monde. S’ensuit une homogénéisation naturelle par le rapprochement des peuples (migrations, communications et échanges plus rapides…). J’avais longuement développé le concept de bassin linguistique et ses applications dans un précédent article : Comprendre et favoriser l’évolution du français.
L’influence de la France sur l’Angleterre… et réciproquement : comment s’approprier une histoire et la continuer.
Un précédent m’interpelle : l’Angleterre. Aujourd’hui, la population du Royaume-Uni est comparable à celle de la France. Il n’en a pas toujours été ainsi. Ainsi, dans les années 1700, la population de l’Angleterre et du Pays de Galles était estimée à 6 millions d’habitants et celle des 13 colonies, futurs États-Unis, était d’environ 200 000 habitants. Elle aurait été de 20 millions pour la France. En 1600, elle était d’environ 4 millions pour l’Angleterre et 20 millions pour la France. Suite à l’invasion de l’Angleterre par Guillaume Le Conquérant en 1066, le français s’était imposé au sommet de la société et a ainsi irrigué et influencé la langue anglaise comme aucune autre langue ne l’a jamais fait. Ce n’est que progressivement que le français a perdu le statut qu’il avait. D’abord lorsque les rois anglais ont perdu leurs terres en France : ils ont dû apprendre la langue de leurs sujets anglophones qui devenaient majoritaires. Les guerres (guerre de cent ans) ont aussi contribué à faire du français la langue des ennemis, des autres, alors que c’était une langue de l’élite implantée localement : il y a eu un rejet de la greffe. Il y a cependant eu une fascination qui a duré longtemps, notamment avec la Renaissance et avec le siècle de Louis XIV, puis le siècle des Lumières. Parler français, c’était parler la langue du continent (c’est la langue du premier pays quand on débarque sur le continent), la langue de la culture. Le français a cependant laissé une trace importante : environ 30% du vocabulaire anglais actuel serait d’origine française. A l’époque de la colonisation des États-Unis, le français était encore en Angleterre un élément de prestige culturel, parlé par le peuple le plus important (en nombre) de l’Europe, et à peu près le plus puissant (l’Espagne commençant à décliner). Les colons anglais qui arrivaient en Amérique étaient donc imprégnés de ce rapport à la langue française et il faut du temps pour que les mentalités changent, d’autant plus que la France a été présente par ses colonies sur le continent américain pendant un moment. Ainsi, pour être une fille bien éduquée aux États-Unis, il fallait apprendre le piano et le français jusqu’à la première guerre mondiale.
Les Anglais se sont donc longtemps imprégnés du français, à tel point que certains auteurs à la Renaissance faisaient la chasse aux gallicismes (emploi de mots français en anglais) mais avec peu de résultats. Ils tentaient d’imposer des équivalents d’origine germanique à la place des mots français : sans succès. Les Anglais ont longtemps suivi la France et sa culture mais ont progressivement fait émerger des penseurs, sont devenus plus nombreux, plus puissants. Aujourd’hui, l’Angleterre parle d’égal à égal avec la France en tant que nation, mais font partie d’un ensemble anglophone plus vaste qui leur sert de relais de puissance.
Pendant longtemps, les Anglais suivaient la France, l’imitaient. Les élites s’inspiraient de ce qui venait de France. Ils l’ont imitée, puis ils se sont libérés de son influence prédominante. C’est à ce moment-là que la vapeur s’est inversée : maintenant c’est la France qui imite l’Angleterre et les États-Unis, aspirant à s’élever à un tel niveau d’influence. Cela s’est fait progressivement. Au XVIIIe, des penseurs français admiraient ce qui se faisait en Angleterre, aux Pays-Bas, en Allemagne. Mais la fascination pour l’Angleterre, puis pour les États-Unis ne s’est jamais démentie, et au fil du temps, la culture anglophone et son appropriation n’ont cessé de se renforcer en France : plus de traductions, plus d’enseignement de l’anglais, plus de chansons sur nos radios, plus de films, plus d’universités qui enseignent en anglais… Il n’y a jamais eu de mouvement d’arrêt comme il y a pu en avoir avec l’Allemagne lorsque la France a dû l’affronter lors de deux guerres mondiales. Le nazisme a ainsi agi comme un repoussoir face à la langue allemande et sa culture pour longtemps. Les Britanniques et les Américains n’ont pas fait de telles « erreurs » (même s’il y en a eues) et n’ont jamais perdu la main dans leur suprématie. La France a, elle, perdu la deuxième guerre mondiale.
Actuellement, nous imitons tout ce qui vient du Royaume-Uni et des États-Unis. Peut-on espérer que ce n’est qu’une phase et qu’à notre tour, nous allons nous libérer de l’influence prédominante de ces pays ? Non pas ne plus les connaître, mais leur réattribuer chez nous une place plus équilibrée, comme le français l’a actuellement dans ces deux pays. On peut imaginer pour cela le modèle du latin et du grec : nous avons trouvé notre inspiration et nos modèles chez eux à la Renaissance, mais nous avons continué cette histoire en la renouvelant continuellement avec nos propres poètes, sculpteurs, penseurs, jusqu’à ce que progressivement ceux-ci prennent une place de plus en plus grande dans notre patrimoine éducatif et culturel. Peut-être est-ce ce qui se passe en ce moment ? Nous puisons notre inspiration chez les Américains et imitons les modèles anglo-saxons (musique, littérature, technologie…) mais peut-être finirons-nous par nous les approprier suffisamment pour les dépasser ?
Le lien entre volonté politique et militaire d’un côté, et attractivité d’une langue de l’autre.
La Russie, héritière de l’URSS, n’a jamais perdu sa suprématie même si elle s’est retirée du monde pendant un moment. Son affaiblissement a laissé penser que l’anglicisation allait se répandre à l’Est. Mais la guerre en Ukraine rappelle que certaines volontés de puissance ne semblent pas prêtes à s’effacer et que le monde reste multipolaire malgré ce qu’on a pu croire pendant un moment (« fin de l’histoire » de Fukuyama).
Au milieu de cela, la place symbolique de la France soulève des questions. Elle choisissait, au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, de faire entendre une voix différente de celle des deux vainqueurs, URSS et États-Unis. Lien entre les deux, avec une politique africaine, et amie des peuples arabes. C’était une époque où les peuples du Tiers-Monde s’engageaient vers la laïcité et la modernité, avec plus ou moins de succès. Aujourd’hui, les interventions américaines au Moyen-Orient ont fait ressurgir des réflexes identitaires et religieux dans le monde musulman, de la même façon que l’Église a servi de ciment pour le peuple polonais face à l’oppression russe (rôle qu’elle n’a plus). Au milieu de cela, la France a du mal à trouver sa place : elle veut être européenne, mais l’Europe (RU, Espagne, Italie, pays de l’est) choisit bien souvent l’alignement sur les États-Unis. Elle s’oppose à Georges Bush face à l’Irak, mais intervient en Afghanistan, soutient maintenant les rebelles syriens, et est intervenue en Libye, au mépris de toute son histoire. La France semble ne plus jouer sa partition, et semblent penser le monde en termes moraux (être du côté des bons, faire tomber les méchants) plutôt que de l’analyser avec finesse avec les prismes de l’histoire et des équilibres géopolitiques. On a oublié qu’une société qui n’a pas de société civile prête pour gouverner ne peut que remplacer une dictature par une autre dictature. Seule la stabilité amène la prospérité et par conséquent le progrès éducatif nécessaire à l’émergence d’une société civile éduquée. Soit c’est cela, soit nous avons décidé de laisser les États-Unis décider pour nous et de nous taire pour éviter les ennuis.
Conclusion
L’exemple des étudiants français en Russie m’a servi de point de départ pour faire ressortir le lien symbolique entre un pays et sa langue. L’exemple russe nous montre, s’il en était besoin, que l’indépendance politique est sans doute la clé d’une plus grande attractivité (pour la langue notamment). La France apparaît en effet comme la suiveuse d’une politique qui n’est pas décidée chez elle, ce qui retombe symboliquement sur sa langue : le français apparaît comme la langue d’un pays qui est le district d’un ensemble occidental homogène dans lequel la majorité démographique est anglophone. Il est temps de se réinventer pour se repositionner intelligemment dans le monde et retrouver une voix sage, équilibrée et indépendante. Plutôt que de passer par Washington pour parler au reste du monde, ce qui nous amène à nous informer et à nous adresser au reste du monde en anglais, peut-être pouvons-nous réfléchir comment le faire plus directement ?
Ressources en ligne :
- étudier à l’étranger sans anglais (AFRAV)
- démographie du Royaume-Uni (wikipedia)
- histoire démographique de la France (wikipedia)
- démographie des États-Unis (wikipedia)
- demography of England (wikipedia)
- influence du français sur l’anglais (wikipedia)
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